Bien sûr, on peut ne pas aimer le rugby d’Issoire et ce pour plein de raisons.
Déjà, justement quand on l’a pas trop la raison. Mais aussi parce que depuis tout petit, on les affronte et franchement, ils se la pêtent un peu les mauvais noirs, avec leurs maillots de croque-morts. On peut aussi ne pas les aimer parce qu’ils font partie de ces méchants grands clubs de la région, qui viennent piller vos meilleurs jeunes, (ou vos plus beaux vieux si on vient de la vallée verte). On les déteste des fois parce qu’ils sont riches, parce qu’ils sont fiers, parce qu’ils sont fermés ou tout simplement parce qu’on ne les connait pas. Toutes ces raisons sont entendables certes, mais ce n’est pas une raison pour ne pas venir dimanche au Mas. D’abord, (à part si vous êtes de Brioude ou d’Ennezat, et êtes encore en course), vos équipes adorées ont déjà débuté la trêve d’intersaison et ce serait quand même dommage de retourner à vos vieux démons du canapé et de Drucker alors qu’à quelques kilomètres de chez vous se joue un match sympa et à fort enjeu. Et puis merde quoi ! c’est pas tous les ans qu’il y a deux clubs de fédérale 3 qui jouent la montée. Vous irez voir Cournon, la semaine suivante, ils joueront à domicile et comme ça vous pourrez comparer. On vous en voudra pas, et surtout on viendra pas vérifier.
Et puis si vous ne connaissez pas les mauvais noirs, si vous n’êtes pas venu de la saison, ça vaut quand même le coup d’aller les encourager. Rien que pour le style. Ça sera pas tous les jours que vous pourrez admirer des gestes techniques qu’on ne voit nulle part ailleurs (et c’est tant mieux). Venez donc découvrir les déboulés rigolos de notre pilier droit et tondu, thomas Dijoux, un animal élevé au foie gras et au magret. Il rentre son ventre, met la tête dans les épaules et traverse des demi-terrains entiers, balle en main. Venez vous rendre compte par vous-même de la chute inexorable vers les bas-fonds de la vieillesse de Ludo Solignac qui parait-il joua deuxième ligne dans son jeune temps. Venez donc aussi vivre en direct la blessure grave de notre capitaine qui se produira aux alentours de la 30ème minute en première mi-temps et aux alentours de la 70ème en deuxième. Quand il a les ailes qui touchent la piste et la roue avant qui frotte au garde-boue, il se sent obligé de presque mourir. Le public à peur, sa mère tremble, mais, tel le héros d’un film de guerre, il se relève et repart au combat sans boiter. Vous pourrez aussi découvrir la recrue qui vient de loin, le fourbe et rusé (demi de mêlée donc..) Julien Germa soupçonné d’avoir signé à Issoire pour pouvoir jouer avec les fonctionnaires du 03-63, et ainsi devenir lui aussi champion de France sur son temps de travail.
Certes, il est vieux, mais son statut de fonctionnaire lui assure une fin de carrière sportive aux alentours de 2025. Tant qu’il peut assurer une petite sieste entre deux pauses au boulot, il continuera de jouer. Récupérer c’est important, c’est lui qui le dit. A ses cotés vous reconnaitrez sans peine, si vous suivez un peu le rugby auvergnat, le pénible et caractériel Rugbiniecki et son fameux crochet intérieur qui finit pas marcher quand les troisièmes lignes d’en face n’en peuvent plus de rigoler. Et nos deux centres : Quand ils surviennent, Isle sur Vienne s’en rappelle encore. Derrière vous pourrez vous rendre compte par vous-même de ce que veut dire la nonchalance antillaise. Quand on le regarde, seul, loin derrière les autres, on se dit qu’il s’est endormi. Mais non, il est bien parmi nous et tout à coup, il surgit de nulle part avec des relances déstabilisantes pour l’adversaire, qui sait qu’il peut être dangereux de réveiller un somnambule. Mais le clou du spectacle, mesdames messieurs, viendra sans aucun doute de l’aile gauche ou JCR et son allure de trimaran croisé avec un héron cendré assurera le spectacle. S’il est vraiment en forme, vous le reconnaitrez sans peine : il devrait porter, des chaussettes vertes, un short rose et un maillot aux couleurs du club c’est-à-dire orange et bleu. Juan-Cristobal Robino, a un peu de mal avec les tenues. Il s’habille comme il joue, et malheureusement joue comme il s’habille, c’est-à-dire à l’instinct. Ses partenaires le félicitent d’ailleurs car le règlement de l’amicale des joueurs stipule qu’une amende de 5 ou 10 euros est imposée à chaque retard ou erreur de tenue. Du coup, d’un week end initialement prévu au château de Murol, le voyage de fin d’année, grâce aux efforts de Jicey, aura lieu en Nouvelle-Zélande pendant 3 semaines. Et que dire du coach ? Si vous trainez les terrains de rugby depuis quelques temps, vous aurez certainement plaisir à revoir Dédé Théron. Il est passé par chez vous, c’est obligé : il a joué ou entraîné à peu près dans tous les clubs d’Auvergne. Allez le saluer à la fin du match, il vous paiera une bière..
Voila pourquoi, ce dimanche, je vous invite à venir encourager les bad blacks dans leur quête de montée. Pis si vous les aimez toujours pas, vous pouvez encourager Ussel, on s’en fout, tant que vous payez votre entrée.
Après match USI- Ussel
Si on avait marqué rien que la moitié de ce qu’on a marqué, on leur aurait mis 20 points. Malheureusement, on n’a marqué que la moitié de ce qu’on a marqué. Résultat 20 pour nous et 10 pour eux.
Un match engagé, et plutôt dominé par les mauvais noirs qui ont marqué 3 essais (dont 2 des transports Robin) et un de l’autre ailier, qu’est tout petit et dont je ne me rappelle jamais le nom. Mais il est temps de faire un aparté sur quelques notions élémentaires du rugby. Une règle non écrite et qui pourtant est établi sur tous les terrains du monde sauf à Issoire : L’ARBITRAGE A DOMICILE.
Que l’arbitre de touche estime que Robin ne soit pas arrivé le premier sur le ballon, alors que la vidéo montre clairement le contraire, à la limite ça passe. Que ce même arbitre de touche lève son drapeau pour signaler la touche, longtemps après que Romain Caliste ait aplati, c’est limite mais ça commençait sérieusement à nous gonfler. Mais que l’arbitre refuse un essai sur une BB dans les arrêts de jeu, c’est la goutte d’eau qui aurait pu mettre le feu aux poudres.
Je sais pas ce qu’on leur apprend dans les écoles d’arbitrage, mais quand il fait beau, quand il y a de l’enjeu, quand une équipe domine sérieusement et qu’elle joue chez elle, le minimum serait d’accorder au moins un de ces essais.
Ça nous donnait le bonus offensif, et surtout c’était mérité. Mais non, y a pas eu moyen. Qu’est qui c’est donc passé ? Les arbitres ont été mal accueillis ? Sont-ils tombés en panne en venant et récupérés par les usselois ? Personne n’en sait rien, mais en tous cas, cette victoire laisse quand même des regrets et pas forcément à cause des joueurs. On garde de sérieux espoirs pour la semaine prochaine, même si on sait que ça sera compliqué, mais bon, si on veut pas que cette saison se termine en queue de boudin, on se mobilise tous, et en avant la musique.