rUSIgby du 11 02 2019 (09h10) :

Issoire 21 Limoges 14
J’ai attendu ce matin pour être sûr. Mais oui, j’avais bien vu. Hier à Issoire, match au sommet entre les mauvais noirs et les limougeauds. Temps pourri, bourrasque de vents dans tous les sens, pluie glaciale, et ….tribunes pleines. Voilà ! A la quasi même heure de ce qui aurait été il y a encore peu, un match à ne pas rater, un match télévisé sur une chaine gratuite, hé bien ici les tribunes étaient pleines et les présents tournaient le dos à cette équipe de France qui ne fait ni rêver, ni envie.. Et même ailleurs aussi surement. Pire ! Même Limoges avaient des supporters. Des passionnés qui ont préféré se taper deux ou trois cent bornes pour encourager les leurs, malgré une défaite promise, plutôt que de rester au chaud à regarder les bleus. Voilà ou on en est donc. Pour 5 ou 600 issoiriens, il valait mieux venir au Mas. C’est de la fédérale 2, c’est du rugby amateur, il y a de l’engagement, du beau jeu, des maladresses, des erreurs d’arbitrage, des Houuu, des Ouiiii, des petites chamailleries et c’est surtout dans ce rugby là que la plupart des passionnés se retrouvent. Peut-être que comme moi, ils en ont ras le bol de ce rugby trop propre, trop lisse, sans surprise. Même si, il faut le souligner, le XV de France avait enfin changé de tactique, passant de la défaite encourageante à la défaite pas du tout rassurante, rien n’y fait plus. On n’a plus envie de ces discours préparés à l’avance par des experts en communication, fait de « on avait à cœur ». On veut du vrai, du qui sent la sueur, des gros mots. Surtout, on aimerait de la révolte, quitte à passer pour des voyous ou des méchants. On aimerait du jeu aéré, ouvert quitte à se prendre des contres, mais au moins essayer. J’ai revu comme beaucoup d’entre vous, ces reportages sur les stars d’avant : Palmié, Imbernon, Codorniou. On est loin des Monsieur Propre d’aujourd’hui, et 30 ou 40 ans après, ils passent encore pour des légendes. Et pourtant….
Sinon, les mauvais noirs ont gagné et, pour la première fois de la saison à domicile sans bonus offensif. Quant à la réserve, malgré sa seizième victoire (55-8), en autant de match, l’exploit serait presque à mettre sur le dos des limougeauds qui ont marqué un essai. Les p’tits mauvais noirs n’en avaient plus encaissés depuis le 11 novembre. Et le 11 novembre, on célébrait le centenaire de la première guerre mondiale. Quand les anglais étaient venus nous aider…


En photo (David André), certainement une nouvelle combinaison mystérieuse des mauvais noirs.

rUSIgby du 21 02 2019 (10h03) :

Mi-temps.
T’as pas connu. Ou Alors, si t’as connu, c’est que t’es au moins vieux comme moi. Les mi-temps d’avant. Elles duraient pas un quart d’heure, et elles se passaient sur le terrain. Imagine le truc : l’arbitre siffle la mi-temps. Ça tombe plutôt bien, tu commençais à avoir les ailes qui touchaient la piste, et l’aspirateur qui voulait plus aspirer. Regroupement avec les autres de ton équipe. Et là, t’as les entraineurs qui arrivent, et le soigneur qui les accompagne. Le soigneur, c’est la pièce essentielle du moment. Il se pointe avec une gamelle remplie de quartiers d’oranges et le seau avec la fameuse éponge magique. Pour les oranges, si tu veux être taquin quand c’est toi qui reçois, tu peux les changer en citron pour les adversaires. Y a autant de vitamines C dedans, mais c’est quand même plus acide. Là, tu prends ton quartier d’orange et tu croques dedans sans plus réfléchir. Y a pas d’histoire de pesticides, de saloperies en tous genres sur la peau d’orange que tu mets bien dans ta bouche. Après, si t’as soif, pareil ! Rien que de l’hygiénique, du propre et du sain. Les bouteilles d’eau du robinet qu’on se passait à tour de rôle, et surtout, l’éponge. L’éponge qui soignait les plaies, les écorchures, les coups et que certains n’hésitaient à se servir comme désaltérant. Oui Monsieur ! Tu prenais l’éponge bien imbibé de cette eau du seau et tu croquais dedans comme dans un fruit mûr et juteux. Propre et sans maladies. Ensuite, quand il l’avait décidé, l’arbitre faisait reprendre le jeu et devines ? Le lendemain, on n’était même pas malade… Enfin j’crois pas !