Challenge Rémy Rodier 2017 :

J’en avais 1000, il m’en fallait un, et il s’appelle Alexis..
Ecrire sur le reste, sur ce qui ne s’écrit pas ailleurs, sur ce qu’on ne voit pas toujours. Le club des supporters bien sûr. Les premiers levés, les derniers couchés. Les autre bénévoles aussi, ceux qui arrivent d’on ne sait où, et qui se fondent dans la masse pour juste donner un coup de main. Les dirigeants, qui ont organisé ce tournoi avec l’expérience des vieux renards. Les éducateurs qui passent leur temps à transmettre. Les mecs de la première qui sont venus prendre la pluie tout l’après-midi du samedi et le presque soleil du dimanche matin pour superviser les rencontres. Mais tout cela, j’ai l’impression d’en parler souvent, même si on n’en parle jamais assez.

Alors y a les gamins. 1000 gamins venus de partout en France. J’en veux qu’un et c’est compliqué de choisir.

J’enlève déjà les petits auvergnats, qu’ils viennent d’Issoire de l’ASM, de Pont du Ch’, de Clermont, de Brioude ou de Saint Florine. Pas que je les aime pas, mais ceux-là, rentraient chez eux le soir.
Au final, il m’en restait deux :
Yanis, mon apprenti, celui qui m’a aidé à tenir le stand de bouquins. Il vient de La Brède. Vous savez pas ou c’est La Brède ? Ben moi je sais, grâce à Yanis. Il me l’a expliqué pendant qu’il essayait de me gratter des stickers pour ses copains. Un bon gamin.
Et puis Roxane, U14 à Villeneuve d’Asq. Ce club surtout connu pour son équipe féminine au top niveau du top 8. Elles s’appellent les putains de nanas et Roxane devrait un jour en faire partie. Elle est venue me voir avec ses 10 balles que son père lui avait filé pour acheter le livre. Très gentille, très bien élevée, à l’image de son école de rugby à l’encadrement top. Des mômes increvables. Un voyage de nuit, deux jours de tournoi, et à la fin, après le repas du midi du dimanche, re un petit match entre eux en attendant la finale du top 14 sur grand écran. Un petit match de rien du tout. 30 contre 30 de 14 heures à 19 heures.. 458 à 440 pour les torses-nus contre les habillés. Tranquille.
J’ai hésité entre les deux.

Y avait aussi ce petit bonhomme qui aurait préféré des frites à la place de la purée élastique. Ici, la purée élastique, on appelle ça de l’aligot, mais il pouvait pas savoir, il venait de la région parisienne.

J’ai hésité, et il est arrivé. Il a battu les autres sans contestation. Au final, y a pas eu photo. C’était lui qu’il me fallait pour cette chronique : Alexis, 6 ans, presque bientôt 6 ans et demi, donc quasiment 7 ans. Grand comme rien, 30 kg TTC. Il attendait son tour pour manger, une peluche à la main. « A ton âge, t’as encore besoin d’un doudou ? ». Regard noir du champion : « c’est pas un doudou, c’est le sanglier, je l’ai gagné tout à l’heure ! »……. Et là, Amandine la patronne des petitous de l’école de rugby de Vif-Monestier-Trièves, m’a expliqué qu’à la fin de chaque tournoi, les éducateurs de chaque catégorie, remettent très officiellement un sanglier en peluche au joueur le plus méritant de son équipe. Celui-là, pas peu fier, est alors félicité par tous à grand coups de hip hip hip et pris en photo par la patronne. C’est le moment attendu par tous, quand on joue au RC VMT. Un débriefing à la sauce école de rugby. Ils ont tout compris…
Et après deux jours et deux nuits avec les copains, Alexis a retrouvé son lit et s’est endormi avec son trophée…..Mais attention, c’est pas un doudou, c’est le sanglier…