Je crois qu’on les a presque tous faits : les joueurs séniors, les belasquinous, les supporters, les bénévoles en général et les vieux de la 3. L’école de rugby, ça sera pour le challenge Remi Rodier où la présence du légendaire Sylvain Decis est annoncée. Si vous voyez pas qui c’est dites-vous qu’à chaque fois que vous passez devant un commerce vide à Issoire, c’est que le cafetier présent dans les années 90 a mis la clé sous la porte quand le Sylvain a décidé de repartir dans son sud-ouest natal. Ça vous donnera un peu une image du personnage. Tout ça pour dire, que pour finir tranquille la saison on va enfin parler des têtes pensantes.Ceux qui décident.
Parce que si c’est admis que les joueurs jouent, les entraineurs entrainent et le chauffeur chauffe, il faut aussi avouer que ce sont bien les dirigeants qui dirigent. Et chez nous, des dirigeants y en a la pelle. Tout le monde est chef de quelque chose. Des commissions en tous genre. Et ça marche, c’est ça qu’est drôle . Un jour ils m’ont invité à venir voir comment ça se passe.
J’étais comme qui dirait en immersion au pays des vieux.Ça ressemble, c’est vrai, un peu à un conseil d’administration de pensionnaires d’une maison de retraite mais avec la vie du club comme fil rouge.
Ce soir-là, les dirigeants statuaient sur un épineux sujet : combien faut-il acheter de baguettes pour dimanche ? En sachant que : 1° on est les seuls à jouer à la maison. 2° la météo annonce beau temps. Et 3° les autres viennent avec des supporters. Là, direct y a débat. Et qui dit débat, dit questions, réponses, arguments, contre arguments, pour, contre, ne se prononce pas…. Qu’est-ce qu’une baguette ? Pourquoi ne pas prendre des demi-pains ? Evidemment pour alimenter la discussion, y en a toujours un ou deux qui amènent de quoi s’humidifier le gosier, ou, en cherchant bien il reste toujours un fond de fut de bière à finir (sinon ça va s’éventer). Plus les discussions durent, plus le ton monte. Pensez bien que moi ça m’allait. De quoi alimenter une chronique. L’alcool, l’âge, et les restes de testostérones de tous ces vieux rugbymen, ont donc eu raison d’une discussion fair-play. C’est parti en cacahuètes. Tout le monde voulait avoir raison, tout le monde refusait d’admettre ses torts. Pas un ne voulait lâcher. Et quand ça se passe comme ça, à la fin c’est le président qui tranche : « on a qu’à faire comme d’habitude ; Paul, c’est toi qui t’en charges ». Et tous se réinstallent autour de la table, pour passer aux affaires courantes. J’étais quand même un peu surpris de voir le déroulement d’une réunion de dirigeants. Et quand Gilles Gladel, en sortant, m’a pris à part pour me dire : « tu vois, c’est tranquille ici, chacun peut donner ses idées, tout le monde s’entend bien. Tu devrais être dirigeant. », J’avoue que j’ai hésité (et j’hésite encore) à lui donner ma réponse.
Heureusement que j’avais mon appareil photo, sinon, je suis sûr que vous ne m’auriez pas cru.