Match contre le dernier de la poule et, paradoxalement, contre l’équipe qui nous a battus avec le plus d’écart. Marcel retournera dans sa guitoune récolter les 6 euros d’entrée par t…ête de pipe, Paulo et son équipe de tueurs feront chauffer le vin chaud, le président accueillera l’arbitre dans un restaurant de qualité, histoire de lui montrer qu’à Issoire, on sait recevoir. Les maillots seront propres, les licences prêtes, les sponsors bien en vue autour de terrain. La routine quoi !
Et au milieu de cette petite entreprise de bénévoles, une autre petite affaire qui tourne bien : le club des supporters. Un groupe de passionnés qui ne compte par ses heures et qui a pour devise une phrase qui leur va plutôt pas mal : ALLEZ LES GARS !!!
Dès le matin des matchs à domicile, ils s’affairent à rendre la maison des supporters accueillante et bien rangée et c’est en général le chef de la bande qui donne le coup d’envoi par un autoritaire : allez les gars, on s’y met ! Puis arrivent les premiers joueurs qui sont accueillis par un « allez les gars, vous prendrez bien un café ». Ensuite, le repas d’avant match est immanquablement agrémenté d’un « allez les gars, faut finir. »
Les joueurs de la réserve quitte le lieu une fois le repas fini et les supporters ne manquent jamais de les encourager par un « allez les gars bon match ». Les joueurs de la première restent un peu, le temps d’une belote, d’une lecture de journal, d’une dernière consigne des entraineurs et d’un dernier conseil des supporters « allez les gars, on compte sur vous ».
Une fois les joueurs partis, les supporters grignotent un bout, nettoient le local et préparent la réception d’après match. Ensuite, ils se dirigent vers le stade où ils ne manquent jamais de supporter (en même temps c’est leur rôle), les deux équipes par des allez les gars ! Plein de conviction.
Puis arrive, la réception d’après match, suivie de près par la troisième mi-temps où les plus solides survivent. Entre un « allez les gars, c’est la mienne » et un « allez les gars, on en boit une dernière », le temps passe et nos supporters supportent les bonnes vieilles blagues des joueurs de plus en plus fatigués. La fin de soirée se termine en général, quand le chef, d’un ton ferme lance un « allez les gars, on ferme » qui signifie que les plus gourmands peuvent aller se finir dans les bistrots issoiriens car il faut bien faire vivre aussi les sponsors locaux. Et voilà, une journée pleine de « allez les gars », réglée comme du papier à musique par une jolie bande d’anciens, de jeunes, de poilus, de femmes, mais surtout par des passionnés et amoureux de ce club et cela depuis maintenant fort longtemps.